Histoire & Patrimoine​

LES ELEMENTS REMARQUABLES DU PATRIMOINE RELIGIEUX ET CIVIL DE SOSPEL

LE  PONT VIEUX 

L’existence du pont de Sospel est attestée dans un écrit de 1217, le pont possédant alors un tablier en bois. En 1522 la commune de Sospel fait construite un nouveau pont en pierre,  avec deux arches en pierre qui soutiennent le tablier et une tour à fonction.  Passage obligé pour les caravanes de mulets reliant Nice au Piémont et transportant sel et marchandises,  un péage de passage y  était perçu. La tour abrita au début du XXème siècle un commerce de mode et jusqu’en 1960 un artisan vannier. Détruit par les allemands en 1945, il fut reconstruit à l’identique par les beaux-arts en 1952.

LA CATHEDRALE SAINT MICHEL

Cet édifice religieux fut construit de 1641 à 1762. De l’ancienne église du XIIIème, il ne subsiste que le clocher lombard. Ses dimensions surprenantes en font une des églises les plus grandes des Alpes Maritimes. C’est un édifice de style baroque qui présente en façade deux ordres, séparés par un entablement et surmontée d’un fronton triangulaire typique du pré- baroque romain. La façade laisse pressentir l’organisation  intérieure. Le parvis avec son escalier asymétrique et sinueux en forme de vague lui confère l’aspect d’une scène de théâtre. L’intérieur  de la cathédrale qui  présente un plan basilical dont la croisée du transept est couverte par une coupole écrasée renferme deux retables des XVème et XVIème siècle, le retable de l’immaculée conception étant attribué au célèbre peintre primitif niçois François Bréa. La construction de la cathédrale, les décorations en stucs, les peintures en trompe l’œil sont l’œuvre d’artisans qui venaient du Piémont ou de Ligurie.

L’ORGUE DE LA CATHEDRALE

Cet orgue de facture italienne est construit par les frères Agatti en 1891. Il possède un jeu  de pédales fixes et des percussions traditionnelles (banda militaire et campanella). Son buffet, de caractère monumental rassemble des éléments des XVIIème, XVIIIème, XIXème siècles.

LA CHAPELLE DES PENITENTS GRIS

 Cette chapelle du XVIIIème siècle qui était le siège de la confrérie des pénitents gris présente en façade un décor en trompe l’œil. Elle participe avec la chapelle des pénitents rouges, la cathédrale Saint Michel  et son parvis à former un bel ensemble d’architecture baroque.

ANCIEN PALAIS DU VIGUIER OU PALAIS DE LA GABELLE

 

Siège du viguier représentant du pouvoir central provençal au XIIIème siècle, l’édifice est de  pierres taillées avec alternance de rangs de pierres colorés noir et blancs. La façade présente une fenêtre renaissance et des corniches sculptées. Fait rare, la construction de l’édifice est signée sur une pierre du bâtiment sur laquelle il est gravé « Maistro Francisco me fécit »  « Maître François m’a faite ».

LES ARCADES DE LA ROUTE ROYALE

A la période médiévale, la voie muletière passait alors sur le vieux pont. Au XVIIème siècle, à la suite de la création du port de Nice par Charles Emmanuel onzième duc de Savoie, le trafic devenant plus intense, elle fût détournée, agrandie et rendue carrossable en 1780. La voie  passa alors en rive droite de la Bévéra. Les constructions d’arcades de soutènement et d’un pont en aval du pont vieux furent nécessaires.

LA PLACE ST NICOLAS

Sous les  arcades de cette place  au  pavement appelé « calade » se trouvait  l’ancien palais communal dans lequel se tenaient les réunions des syndics de Sospel  et de ceux de la viguerie Sospel Val Lantosque.  En façade de cet ancien palais un agneau pascal symbolise la protection divine et sous la loggia une fontaine crée pour les commodités de la population sospeloise de la rive gauche est construite en  1788.  Après la révolution française ce bâtiment devient l’hôtel de ville.

LA CHAPELLE ST CROIX DES PENITENTS BLANCS

Construite au XIème siècle, la chapelle est dédiée alors à Saint Nicolas est desservi par des moines bénédictions. Au XIVème elle devient la possession de confréries de pénitents qui  rallonge sa nef au XVIème au siècle. De l’ancienne chapelle romane seul l’abside subsiste  et  est encore visible de l’extérieur, A l’intérieur des  peintures en trompe l’œil  dites en « grisaille »,  des décors de stuc et objets de procession de pénitents font tout l’intérêt de cette chapelle.   

LE PALAIS DU GOLF

Un nouveau concept touristique attire, depuis le dernier tiers du XIXème siècle, des aristocrates, pour des séjours hivernaux, c’est dans cette mouvance que le golf dix-huit trous de Sospel est créé et à sa suite le « Golf hôtel » aujourd’hui appelé le palais du Golf. L’hôtel est achevé au printemps 1914 à la veille de la première guerre mondiale

D’architecture classique, ce bâtiment qui  domine le golf est l’œuvre d’un architecte danois renommé : Hans-Georg Tersling qui réalise de nombreux hôtels et villas sur la côte d’Azur entre 1878 et 1913. Les suites de la guerre et la crise de 1929 provoque la fermeture du club golf. Signalé encore comme hôtel en 1931 le bâtiment est transformé en appartements en 1937. C’est un édifice privé.

LES VESTIGES DU COUVENT DES CARMELITES

 Situé sur la partie haute du village au pied de la tour du château, le couvent est construit vers 1756. Bâti sur le modèle Piémontais, il comportait 25 cellules donnant sur un cloître et une église. Les carmélites en prennent  possession en 1765, mais quittent Sospel seulement treize années plus tard. Le conseil communal envisage d’en faire un hôpital mais ce projet est abandonné avec l’arrivée des troupes révolutionnaires.

 LA CASERNE SALEL

 En raison de la montée du fascisme en Italie, le potentiel militaire des zones frontalières est augmenté. C’est dans ce contexte que la caserne est construite en 1935 pour le 3ème régiment  d’infanterie alpin  et reçoit le nom d’un soldat  de ce régiment tué dans la Somme en 1918. En 1942, elle est transformée en camp d’internement pour les détenus  politiques accusés d’anti fascisme.

FAÇADES PEINTES

Situées en bordure de la rivière Bévéra, ces façades  peintes au XIXème siècle, restaurées au  fin du XXème siècle sont réalisées durant les dernières décennies d’appartenance à la Maison de Savoie, elles témoignent du désir de certains propriétaires d’enrichir, suivant une mode en vigueur à Gênes, leur façade de divers décors. Frises et détails architecturaux en trompe l’œil, donnent ainsi vie et relief à des maisons d’architecture simple et modeste. Les peintures réalisées à fresque ou à la détrempe sont l’œuvre  de peintres piémontais ambulants.  

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LA TOUR, LES VESTIGES DU MUR D’ENCEINTE ET LA PORTE

La tour pentagonale, les vestiges de l’enceinte et la porte sont les seuls témoignages des fortifications et murs défensifs qui  fermaient la cité de Sospel. La tour est construite au XIIIème siècle et à la fin du XIVème siècle, la commune Sospel demande au pouvoir central de la viguerie dont elle est le chef-lieu, l’autorisation de construire un mur d’enceinte financé avec une partie des droits de pacage. La porte est la dernière des cinq qui fermaient la cité.

LE FORT DU BARBONNET

 À deux kilomètres au sud de Sospel, perché sur un piton rocheux pyramidal situé à 847 mètres d’altitude, le fort dit du Barbonnet domine le village et abrite deux ouvrages fortifiés ; le fort Suchet construit entre 1883 et 1886 poste avancé contrôlant la route historique  reliant Nice au Piémont et verrou de la vallée de la Bévéra est un ouvrage de type Séré de Rivières (général surnommé le Vauban du XIXème siècle) et un fort de type Maginot, construit de 1931 à 1935 venu renforcer le système défensif du fort existant. Ce dernier permis de  repousser l’offensive italienne de juin 1940.

(Vauban fut le grand ingénieur, nommé Maréchal de France par Louis XIV, qui conçu et améliora au XVII° siècle une centaine de places fortes pour donner au Royaume de France sa « ceinture de fer », un nouveau système d’ouvrages défensifs de forme pentagonale et entourés de larges fossés, adaptés aux progrès de  l’artillerie de l’époque).

LE FORT DE L’AGAISEN 

Le mont Agaïsen est situé au nord du village de Sospel. Le fort a été creusé sous le plateau sommital de la montagne à 751 mètres d’altitude. Édifié de 1930 à 1937, cet ouvrage est l’un des maillons de la ligne Maginot, au cœur du secteur fortifié des Alpes-Maritimes. Doté dès son achèvement d’une puissante artillerie, l’édifice est composé de trois blocs bétonnés qui couvre une infrastructure de galeries souterraines. Sa tourelle protégeait la frontière en couvrant les forts de Saint Roch , Castillon, Barbonnet et en barrant la trouée de la Bévéra.

Le fort du Barbonnet est ouvert au public quelques jours par an.

LE FORT ST ROCH

 Cet impressionnant fort Maginot construit entre 1931 et 1933 dans le cadre de la Ligne Alpine du Sud Est contrôlait la voie ferrée Nice-Cuneo. Le fort est constitué de quatre blocs en béton armé installés au-dessus d’un réseau de galeries creusées dans la roche, atteignant parfois près de trente mètres de profondeur. Les ouvrages de type Maginot sont conçus comme des sous-marins. Dans le fort Saint Roch trois cent soldats pouvaient vivre en autarcie pendant trois mois. 

Le fort Saint-Roch est ouvert au public, une exposition permanente retrace l’histoire de l’édification du fort et de l’ensemble de la Ligne Maginot Alpine.